J'ignore quelle sorte d'énergum?ne est le lecteur français d'aujourd'hui, et comment [. . . ] il peut juger un écrivain hongrois tel que Gyula Krudy. Parmi les mille romans qui paraissent chaque année en France, le livre d'un auteur hongrois fait figure d'une goutte d'eau dans la mer. M?me si cette goutte est en réalité un océan. Quand il entend le nom de Krudy, le lecteur hongrois ressent une drôle d'impression, comme si on évoquait devant lui un vieux prince mystérieux, au royaume illimité, et au pouvoir inexistant. Pour le lecteur hongrois, Krudy est une institution, un univers, une biblioth?que individuelle. Krudy est infiniment vaste.